LAUREAT ANR: BREATHE de la Biosurveillance participative à la décision politique

BREATHE  PROJET  SELECTIONNE PAR L’ANR

Nous avons l’immense plaisir de vous annoncer que le projet BREATTHE a été sélectionné dans le cadre de l’appel à projet de l’ANR 2019.

Le projet va pouvoir se développer pleinement sur deux territoires pilotes comparatifs, Toulouse Métropole et l’agglomération Pays de l’Or.

L’association Artivistes-atelier est partenaire du projet avec le laboratoire Géosciences Montpellier et Géosciences Toulouse.

Résumé du projet en français

Voici le résumé en français du projet
Dans quelle mesure le magnétisme environnemental permet-il une bio-surveillance pertinente de la pollution de l’air aux particules fines en milieu urbain et péri-urbain ? L’intégration des citoyens depuis une métrologie sur bio-capteurs jusqu’à la construction d’un plan d’action peut-elle servir de levier sur les décisions politiques qui concernent la qualité de l’air ? Ces deux questions sont au cœur du projet BREATHE. Pour y répondre, nous mettrons en œuvre un programme de Science Citoyenne de bio-surveillance par les techniques du magnétisme environnemental qui puisse servir de base solide à un programme de Recherche-Action Participative. L’enjeu est d’intégrer pleinement le citoyen dans la construction et la mise en place des politiques publiques des territoires sur la qualité de l’air. Sur le plan de la métrologie, l’avantage du projet BREATHE est sa capacité à produire, grâce à la technique employée, un grand nombre de mesures rapides et peu chères prenant en compte la présence de nanoparticules. Ces caractéristiques permettent une production de cartes singulières à haute résolution spatiale des dépôts de polluants selon des modi operandi intégrant les citoyens. Tout le défi de BREATHE sera de porter la technique du magnétisme environnemental sur biomatériaux à un niveau de validation qui permette de l’utiliser in fine dans la co-construction d’une part d’outils d’aide à la décision intégrant des indicateurs d’efficacité afin de mettre en œuvre plus efficacement les politiques publiques sur la qualité de l’air et d’autre part de feuilles de route pour les réformes métrologiques et institutionnelles.
Nous avons ciblé trois zones tests sur lesquelles il existe à la fois une source potentielle bien identifiée de pollution anthropique aux particules fines et une mobilisation déjà bien avancée en amont du projet BREATHE depuis le citoyen jusqu’aux élus. Ces trois zones tests correspondent à la commune de Saint-Aunès riveraine d’une autoroute à 12 voies de circulation, aux communes de Valergues et Mauguio directement concernées par les rejets d’une usine de valorisation des déchets, et à plusieurs rues « canyons » en milieu urbain dans la ville de Toulouse. L’ambition de BREATHE est de développer avec et pour le citoyen une méthode qui puisse être déployée sur différents territoires et à différentes échelles. Ce projet a reçu le soutien de la société privée ASF/VINCI qui a financé le développement et la réalisation d’un banc expérimental pour étalonner la mesure des dépôts de polluants sur les végétaux, et du soutien des communautés territoriales concernées, Toulouse Métropole et Agglomération du Pays de l’Or. BREATHE est un projet hybride qui s’inscrit résolument et modestement à son échelle dans les outils pour relever les défis de la transition écologique et solidaire.

Un projet issu de plusieurs mobilisations citoyennes et des questions de mobilités

Ce projet fait suite à une mobilisation citoyenne portant sur l’impact des nuisances consécutives au doublement de l’autoroute A9 autour de Montpellier. Pierre Camps, Directeur de Recherche à l’UMR Géosciences Montpellier a ainsi été sollicité par ce collectif citoyen en raison de l’étude conduite précédemment à Montpellier concernant la qualité de l’air et d’une autre mobilisation citoyenne en faveur de la construction de la ligne 5 du Tramway. Pierre Camps a proposé à l’équipe Artivistes de venir renforcer, structurer le volet lié aux sciences participatives.

De la mesure de la qualité de l’air à la décision politique: une double innovation sociale et environnementale

Le projet vise à développer une métrologie citoyenne à partir de la collecte citoyenne de plantes en déterminant d’une part les concentrations des polluants atmosphériques et d’autre part l’origine de la pollution.
L’objectif est de co-construire une cartographie haute résolution dynamique de dispersion des polluants afin de l’intégrer dans la construction des politiques publiques (commune PLU, Agglo PCAET et territoire montpelliérain et PPA).

Ce projet est très ambitieux d’autant plus qu’un des objectifs est d’analyser les possibilités de calibrer l’ensemble des mesures afin qu’elles soient conformes à la réglementation européenne en vigueur.

Une complémentarité avec le projet Air Climat Santé Société & Art d’aide et d’accompagnement des collectivités

L’objectif du projet Air Climat Santé Société & Art financé par l’ADEME (AACT-Air) et co-porté par l’UMR ARTDev et l’association Artivistes vise à d’une part mobiliser l’ensemble des acteurs et d’autre part à apporter des solutions concrètes co-construites avec les citoyens  afin d’améliorer l’efficacité du futur Plan Air Climat (PCAET)  de l’agglomération du pays de l’Or.

Difficile, en effet, pour le néophyte de s’y retrouver dans cette jungle d’acronyme, d’autant plus que la prise de décision politique se retrouve enchevêtrée dans ce même système réglementaire complexe comme le décrit le schéma ci-dessous.

Le projet plus largement à l’échelle nationale vise à interroger les freins et les leviers du mille-feuille institutionnel en créant des indicateurs d’efficacité des politiques publiques sur la qualité de l’air.

(Figure 2:  Explanatory diagram of the articulation of the implementation of French public policies incorporating the data air.  Davia DOSIAS PERLA)

La construction d’un laboratoire citoyen de la qualité de l’air: Citizen  Zef Lab

Le projet a initialement démarré avec la mobilisation de l’association sur la commune de Saint Aunès ADPMA9. Un consortium s’est ainsi constitué avec Atmo-Occitanie, le laboratoire de Géosciences, Vinci Autoroute et la Mairie de Saint Aunès.

Salvador Nuñez, très impliqué dans le projet a permis le financement par Vinci Autoroute du banc expérimental visant à simuler les dépôts de polluants. Ce banc expérimental construit par l’équipe de Pierre Camps, Thierry Poidras et Patrick Nicols sur un site technique de la Mairie a été conçu pour que le citoyen puisse s’intégrer directement dans la co-construction de la mesure.

Ainsi, ce projet est pleinement un projet de sciences citoyennes de part la co-construction des données jusqu’à la co-construction des politiques publiques.

Un projet visant à se déployer à plus grande échelle.

Ce projet s’est déjà enrichi de la collaboration de l’équipe Géosciences Toulouse afin de développer le même type d’études à partir des écorces de platanes de la ville rose.

Ce projet vise dans un avenir proche à se développer à l’échelle nationale. En ce sens, l’équipe Artivistes travaille à normaliser l’ensemble du processus dans le cadre d’une véritable co-construction citoyenne de la donnée et de la politique publique. Un premier article décrivant l’articulation du travail de l’équipe Géosciences et de l’association Artivistes-atelier et de l’UMR Géosciences paraitra début 2019 dans la revue: Technique de l’ingénieur.

 

 

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