L’ARBRE A PALABRES CLIMATIQUE: Une solution pour mettre en action les expertises citoyennes

crédit photo: France Bleu Herault

DONNER LA PAROLE AUX CITOYENS ET LES MOYENS D’AGIR

Ce dispositif en Recherche Action Participartif développé en 2014 par Lionel Scotto d’Apollonia en amont de la COP 21 visait à réduire le déficit d’implication des citoyens dans les questions climatiques.

En résumé le principe est simple. Chaque personne peut librement préparer en amont de la marche ou le jour de la marche une idée d’action.

Ces « feuilles » sont accrochées à un arbre symbolisant en fin de marche, l’expression de l’expertise citoyenne.

Il s’agit ensuite d’organiser un atelier participatif suivant les dispositifs Artivistes: l’atelier climatique citoyen (regroupement famille d’enjeux, co-construction des objectifs, des actions associées, de leur mise en route et de leur suivi dans un processus d’évaluation continu).

DE LA RECUPERATION DU DISPOSITF

Depuis la COP21, ce dispositif a été mainte fois récupéré voire piraté sans aucune mention à l’auteur ou à l’association Artivistes.

Un cabinet d’architete parisien a même gagné un concours de la Mairie de Paris grâce à lui. (https://www.atelier32.fr/projet/cli/)

Qu’on se le dise, le dispositif est fait pour être récupéré et gratuitement diffusable et utilisable. Il suffit de faire simplement mention de son auteur.

LE PROJET TEL QU’IL ETAIT POSE EN 2014

arbres à palabres
Crédit photo Laurent Soumeyrol

 

 

 

 

 

 

 

 

Inspiré de la tradition africaine, l’« Arbre à Palabres » est un lieu de rassemblement sous lequel les villageois discutent « librement » des problèmes sociaux et politiques. L’image de « l’Arbre à Palabres » permet d’aborder l’ensemble des enjeux des débats citoyens portant sur les questions climatiques dont les ramifications touchent l’ensemble des questions écologiques comme celle de la biodiversité ou encore environnementales comme les problématiques énergétiques du nucléaire ou des gaz de schiste. La force du concept de l’« Arbre à Palabres » est de symboliser avec simplicité tout un ensemble de dispositifs citoyens existants sous différentes appellations comme celle de « forum citoyen » ou « forum débat », en effectuant un décentrement par rapport aux visions occidentales. L’« Arbre à Palabres » permet d’aborder ainsi les dimensions multi- et inter-culturelles en interrogeant la pluralité des regards des citoyens de notre « Terre-patrie ». Fonctionnant comme incubateur social des Sciences Citoyennes (SC), le dispositif consiste à organiser et analyser des dispositifs participatifs impliquant différents acteurs de la vie civile, citoyens, décideurs politiques, journalistes en articulant les débats vers l’action politique. L’originalité du projet réside dans son inspiration hautement réflexive analysant dans une approche systémique les interactions – symboliques ou non – des différents acteurs. Ces réflexivités climatiques, écologiques, environnementales, mises en valeur dans le dispositif de l’« Arbre à Palabres » agissent comme un kaléidoscope politique et social de l’ensemble des enjeux dans lesquelles normes et valeurs s’entremêlent avec les dimensions épistémologiques. Cette dimension résolument réflexive permet d’interroger d’une part spécifiquement la normativité et l’engagement des acteurs et plus particulièrement celles des chercheurs dans la société en regard notamment de l’évolution des normes communicationnelles. D’autre part la portée politique, écologique et sociale de la mise en place de tels dispositifs en comparaison de ceux plus institutionnels. La question de la place dans l’espace public des chercheurs et plus particulièrement celles des climatologues représente la clé de voûte de la circulation des savoirs climatiques. En effet, le chercheur, confronté à une demande d’informations chargées d’implications politiques et sociales, se retrouve en tension dans la mesure où il est amené à communiquer en dehors des normes conventionnelles de la communauté scientifique. Ainsi il adopte dans son discours plusieurs stratégies en fonction des forums dans lesquels il communique, prenant des postures plus ou moins expertes et/ou politiques. Comme le notent Laura Maxim et Gérard Arnold (2012), des contradictions apparaissent au sein des sociétés sur les normes de communication scientifique en construction. De plus, les différents dispositifs institutionnels pour le débat public mise en place par la France sont l’objet de conflits d’acteurs. De nombreux exemples d’organisation du débat public (comme l’enfouissement des déchets radioactifs ou les nanotechnologies) mettent au jour de nombreuses difficultés. Sur la base de ce constat, le projet se nourrit des limites des dispositifs institutionnels, comme notamment la reproduction de positions de domination sociale, le choix des lieux, la formation des intervenants, le rôle de l’animateur. Il vise à s’affranchir autant que faire se peut des contraintes institutionnelles en décloisonnant le débat public.

Contexte de la problématique

Réflexivité environnementale
Crédit photo Scotto d’Apollonia Lionel

Tous les regards des acteurs concernés par les questions climatiques sont tournés vers la Conférence Paris Climat 2015. La France par l’intermédiaire de son Premier Ministre Manuel Valls a déclaré « la lutte contre le dérèglement climatique grande cause nationale 2015 », témoignant de la volonté politique à aboutir à un accord en remplacement du protocole de Kyoto. La problématique climatique tend à faire l’objet d’un consensus dans la communauté des climatologues. Cependant force est de constater qu’il existe un déficit constant de dialogue entre les Sciences et les Sociétés. Déficit d’autant plus problématique que sont mobilisés les leviers d’action politique. Les questions climatiques se sont construites sur des logiques essentiellement guidées par des logiques « top-down », c’est-à-dire relevant essentiellement d’un dialogue science-politique suivant le modèle « speaking truth to power ». C’est pourquoi les résumés du GIEC sont destinés comme leur nom l’indique aux décideurs politiques. Historiquement depuis les années 1990, les climatologues se sont érigés en véritable « lanceurs d’alerte » climatique (Chateauraynaud, Tony, 1999). Ainsi de nos jours la société civile leur demande non seulement de fournir une expertise par l’intermédiaire du GIEC, mais aussi de nourrir le débat et d’apporter des solutions. Ce constat est d’autant plus problématique que le mandat du GIEC réifiant la séparation science-politique se limite à être politiquement pertinent mais non prescriptif suivant l’adage : « policy relevant but not policy prescriptive ». Aux incertitudes scientifiques et sociales, et aux controverses épistémologiques et axiologiques viennent s’ajouter des facteurs de blocages plus importants en raison des tensions persistantes entre « pays développés » ou ceux « émergents » et « en voie de développement ». Ces difficultés, apparues lors de la conférence de Copenhague en 2009 ou plus récemment celle de Lima en 2014, limitent la mise en place de la gouvernance climatique (Dahan, 2014) d’autant plus que les liens entre sciences et politique restent compliqués (Hourcade, 2009). Il semble s’opérer depuis peu un renversement des logiques « top-down » vers des logiques « bottom-up » laissant plus de place aux initiatives citoyennes. En effet, à l’approche de la conférence Paris-Climat 2015, naissent en France et dans le Monde des initiatives citoyennes à l’image de la marche pour le climat organisée en septembre 2014. Cependant ces initiatives restent très hétérogènes, peu coordonnées, et répondent à des logiques d’engagement peu interrogées qu’il s’agit de caractériser en première approximation par la construction d’une cartographie territoriale.

 Questions de recherche

Crédit photo Scotto d’Apollonia Lionel

En s’appuyant sur les outils de la recherche action participative, le projet de l’« Arbre à palabres climatique » vise à mettre en synergie pour mieux les interroger certaines initiatives citoyennes autour des problématiques climatiques par l’organisation de débats participatifs avec différents acteurs, citoyens du Monde, chercheurs, personnages politiques, journalistes, membres associatifs ou d’ONG. La question de recherche générale autour de ce dispositif consiste à analyser la circulation des savoirs entre les différents acteurs impliqués dans les questions climatiques à différents niveaux d’échelle géographique (locales et internationales) par rapport aux mécanismes de prises de décision politique. Le dispositif participatif de l’« Arbre à Palabres » climatique vise à améliorer et enrichir les débats en profitant de l’agenda politique climatique de 2015 et en présentant un bilan lors de la conférence Paris Climat 2015.

L’analyse de la circulation des savoirs par rapport aux décisions politiques à travers un dispositif résolument ouvert aux sociétés civiles permet d’aborder les conditions de construction d’une expertise scientifique citoyenne. L’expertise dite scientifique est définie au sens de Philippe Roqueplo (1993, p. 5) comme le passage de la connaissance en tant que telle à sa formulation dans le contexte des prises de décisions. La notion d’expertise citoyenne (Sintomer, 2008) est mise en perspective par rapport à l’approche de la science « post-normale » (Funtowicz, Ravetz, 1993) et poursuivie dans le cas du climat par les travaux de Jeroen van der Sluijs (2008). La question de l’expertise citoyenne est d’autant plus épineuse que son fondement même doit être questionné. En effet les capacités cognitives et intellectuelles des citoyens à se saisir de la complexité des savoirs restent un point aveugle dans le cas du climat. Certaines études ont permis de démontrer la capacité de certains groupes d’acteurs à se doter des compétences suffisantes pour influencer le débat public, mais aussi pour accroître une demande légitime d’information sur des sujets soumis à de fortes incertitudes (Frewer et al, 2002). Les travaux sur les représentations sociales de l’effet de serre mettent au jour un gouffre abyssal entre les connaissances profanes et la complexité des mécanismes posant la question de la capacité des citoyens à réellement se saisir des enjeux. Cependant, les demandes des publics concernant ces questions sont bien plus complexes et respectables que ce que présentent les arènes médiatiques (Cheveigné, 2003).

Parmi l’ensemble des questions de recherche soulevées par les problématiques climatiques le projet en retient cinq.

  • Quelles sont les caractéristiques (sociales, politiques, économiques, éthiques, etc.) des initiatives citoyennes et les représentations sociales sous-jacentes de ces demandes ?
  • Comment sont prises en compte ces demandes citoyennes par les gouvernements et quel est leur niveau réel d’influence sur les mécanismes décisionnels ?
  • De quel appareillage conceptuel et méthodologique relève l’« Arbre à Palabres » en tant que dispositif innovant mobilisant différents champs disciplinaires ? Quels sont ses apports dans un cadre d’analyse des controverses socioscientifique spécifique (Scotto d’Apollonia, 2014 ?)

 

Aussi le projet prévoit-il de développer une réflexion épistémologique interdisciplinaire. Le but recherché est d’une part de mettre au jour les enjeux épistémologiques sous-jacents à chaque discipline, et d’autre part de clarifier, en questionnant leurs frontières, les cadrages théoriques et leurs articulations avec d’autres champs paradigmatiques de la recherche (que ces champs soient issus des sciences dures ou non).

  • Quelles sont les possibilités de construction d’un cadre théorique en cherchant à clarifier les articulations entre les différentes disciplines ?

 

Dans une visée réflexive, il semble nécessaire de questionner la portée sociale et politique d’un tel dispositif mais aussi son potentiel effet « marketing communicationnel » posant un simple verni servant d’alibi citoyen laissant aux petites voix du Monde la possibilité de s’exprimer sans être toutefois réellement écoutées ni prises en considérations. Cette question permet de questionner la place des sciences sociales par rapport à ces objets socialement vifs.

 

  • Quels sont les effets produits par le dispositif participatif de l’« Arbre à Palabres » sur le débat public, les représentations et l’engagement des acteurs vis-à-vis des actions politiques ?

Design des ateliers

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Crédit photo Scotto d’Apollonia Lionel

 

 

 

 

 

 

Les ateliers participatifs de l’« Arbre à Palabres » sont amorcés par la projection d’un mini-doc d’une dizaine de minutes croisant paroles de chercheurs, citoyens, membres associatifs ou d’ONG, journalistes et hommes ou femmes politiques.

En fonction des acteurs présents et de la demande sociale, les personnes participant à l’atelier sont ensuite invitées à inviter à interagir suivant différentes techniques de la RAP. A titre d’exemple il s’agit de répondre à une question ancrée dans la réalité représentant les racines de l’arbre (élévation niveau marin, dimension éducative, expertise citoyenne territoriale, adaptation, etc.) sur un petit carton coloré suivant et passé ce temps d’écriture, les acteurs sont invités à chercher leur alter-ego ayant plus ou moins de similarité afin de créer des groupes de familles qui représentent autant de ramification de l’arbre. Les acteurs sont ensuite invités à réagir aux arguments des autres familles afin de définir les liens possibles et les points demeurant problématiques. L’ensemble des questions ne pouvant être raisonnablement traitées dans le cadre de l’atelier les acteurs sont invités à poursuivre les débats et à mobiliser éventuellement aussi d’autres personnes de façon asynchrone sur une plate-forme internet dédiée.

Méthodologie

Crédit photo agence alpha

Outre le travail d’analyse poursuivant une veille épistémologique, des entretiens individuels et collectifs par l’organisation d’ateliers de réflexion internes à la communauté des chercheurs, il s’agit de co-construire la méthodologie spécifique à chaque atelier en s’appuyant sur les techniques de la RAP (Chevalier, ?). L’ensemble des débats sont filmés par deux caméras : l’une en plan fixe large pour analyser les déplacements des acteurs dans l’espace de débat et ainsi les dynamiques d’interaction ; l’autre suivant les méthodes de terrain de l’anthropologie visuelle, actionnée par un chercheur, filmant les débats de façon subjective afin d’affiner qualitativement certains questionnements. Il est possible, en outre, de réaliser des mini-entretiens filmés pendant ou après l’atelier. L’ensemble des ateliers fera l’objet de la réalisation d’un film documentaire de 52’ retraçant le dispositif.

Afin de construire des résultats bruts (qualitatifs en première approximation), le dispositif prévoit d’interroger « à chaud » les acteurs à la fin des ateliers par questionnaire évaluant, en plus des informations classiques (age – sexe – nationalité – niveau d’étude – niveau de formation scientifique – travail – etc.), leur niveau d’engagement initial ainsi que leur sentiment général sur l’« Arbre à Palabres » : les avantages, les limites, leurs représentations du phénomène d’un point de vue épistémologique et politique.

Le corpus constitué est donc à la fois textuel (le nuage sémantique de post-it par exemple) et audiovisuel. Il est traité à travers une grille élaborée spécifiquement lors de l’organisation de travaux en amont. Plusieurs dispositifs pré-exploratoires de l’« Arbre à Palabres » ont été testés dans des situations différentes (Fête de la science, en présence d’un public très hétérogène ; Espace Mendes France Poitiers, en présence d’un public très impliqué ; Université Montpellier 3, en présence de chercheurs et étudiants).

La méthode consiste ensuite à affiner les analyses en conduisant des entretiens individuels et collectifs avec les acteurs 1 an plus tard. C’est-à-dire ici un an après la conférence Paris Climat 2015. Des dispositifs témoins seront réalisés avec des groupes d’acteurs non impliqués dans la problématique.

Le suivi asynchrone sur la plate-forme textuelle internet fait l’objet d’une analyse spécifique avec des outils innovants que le projet prévoit de finaliser.

Réseau – Forces du Projets

Crédit Photo auteur inconnu

Le projet correspond au prolongement des travaux de recherche effectués lors de sa thèse par Lionel Scotto d’Apollonia (2014), portant sur l’analyse des controverses climatiques. Il bénéficie d’une très bonne connaissance des mécanismes physiques et chimiques liés au réchauffement climatique étant lui-même de formation scientifique, enseignant de Sciences-Physique dans le secondaire et titulaire de deux Masters (Histoire, épistémologie et philosophie des sciences et sociologie) et d’un doctorat en sociologie. Ayant construit et conduit plusieurs séminaires de recherche durant sa thèse, il bénéficie d’un solide réseau de chercheurs climatologues et en SHS. Le projet du dispositif de l’« Arbre à Palabres » est déjà lancé et structuré.

La force du projet est de s’appuyer de plus sur le réseau du GDR PARCS (Participatory Action Research and Citizen Sciences) dont il est l’un des co-directeurs. Ce GDR est soutenu et labélisé par l’INEE, un réseau dynamique regroupant la plupart des chercheurs impliqués dans la RAP et les SC en France (50 personnes, 30 labos) et des disciplines extrêmement diversifiées, ainsi que des associations ancrées dans la société civile (FSC, Tela Botanica, Orchidée Sauvage, Cybelle Planète). L’objectif général du GDR PARCS est de proposer un cadre de réflexion et des conseils sur les manières de construire et de réaliser des programmes de Sciences Citoyennes et de Recherche Action Participative. Il vise à co-construire un dialogue entre différentes initiatives existantes, regrouper les énergies dispersées en France sur ces questions, générer des synergies et des collaborations entre ces initiatives, et mutualiser les pratiques participatives dans la recherche scientifique française sur la biodiversité. Plus spécifiquement les objectifs sont de : (1) développer d’autres approches de recherche intégrant les savoirs citoyens  ; (2) améliorer nos pratiques de recherche, de participation, de sensibilisation ; (3) améliorer les bénéfices réciproques chercheurs/citoyens ; (4) comprendre comment mieux répondre à la demande sociale ; (5) mieux intégrer les citoyens et la société en amont et en aval des projets de recherche ; (6) faire des citoyens des relais pour l’éducation à la démarche scientifique. L’originalité du GDR est d’alimenter l’« indisciplinarité » en allant à contre-courant des idées reçues sur les sciences participatives. Il vise à remettre en question les logiques « top down » de recherche en cherchant véritablement à éprouver de façon réflexive « le contact avec les savoirs, les engagements et les valeurs éprouvées lors des enquêtes, et pour partager ces savoirs, ces engagements et ces épreuves dans la communauté des recherches sur les sciences » (Le Marec, 2010, p. 114) et favoriser les logiques « bottom-up » en développant également une expertise citoyenne reconnue sans sacrifier pour autant la conceptualisation inhérente à la démarche scientifique.

Membres de la recherche et la vie civile engagés dans le projet

Crédit photo Scotto d’Apollonia Lionel

Notre projet GRD PARCS Paris Climat 2015 a les deux pieds ancrés dans la réalité de la vie quotidienne. Les membres engagés dans le projet, sont des acteurs de la recherche, des membres associatifs, des élus politiques, des journalistes, des représentants des générations futures. C’est en effet avant tout, à la jeunesse que ce projet est destiné. Sa force est de s’appuyer sur une équipe de chercheurs engagés dans l’action de façon réflexive.

Nom

Affiliation – Fonction

Blangy Sylvie

Directrice GDR, Chercheur CNRS

Bocquet Bertrand

Professeur Université Lille

Carré Jennifer Chargée de missions – Association Telabotanica
Ducourneau Axel

Anthropologue – Réalisateur

Ferrand Nils

Chercheur IRSTEA

Jouzel Jean

Vice Président du groupe 1 du GIEC – Parrain du Projet

Maugis Pascal

Hydro-climatologue LSCE

Raynaud Christian

Maître de conférences Université Montpellier

Sallantin Jean

Chercheur CNRS émérite

Scotto d’Apollonia Lionel

Enseignant – Chercheur Université Montpellier 3

Bocquet Bertrand

Professeur – Université de Lille

Fondation sciences citoyennes

http://sciencescitoyennes.org/

Association Forum des débats

https://www.facebook.com/ForumDesDebats

Association Effervescience
Espace Mendes France Poitiers

http://emf.fr/

…..

Si vous souhaitez vous inscrire et nous rejoindre, rien de plus simple vous complétez le tableau ci-dessous et le renvoyez à lionel.scotto@fde.univ-montp2.fr

Projet documentaire: Regarde la mer monter

Crédit photo Vincent

Notre histoire c’est l’histoire d’une arlésienne, celle dont tout le monde parle et que personne ne voit jamais.

Notre histoire c’est l’histoire du réchauffement climatique, notre histoire c’est celle de la montée des niveaux marins….

Personne ne l’a jamais vu.

Jamais ?

Justement si une poignée d’initiés ont vu les eaux monter, vite, très vite, trop vite…nous y reviendrons plus tard

Les habitants et les usagers de la côte méditerranéenne sont affectivement, économiquement, viscéralement, intrinsèquement liés à l’eau et entretiennent avec leur territoire des rapports divers et complexes. Les pécheurs, les conchyculteurs côtoient les kitesurfers, les ornithologues et autres spécialistes des zones humides. Pendant que la mer monte, le béton avance vers les côtes et les élus doivent jongler entre aménagement du territoire, gestions des risques, de l’agriculture et protection de la biodiversité.

Les préoccupations de chacun se tissent au quotidien, génèrent des conflits locaux sur fond de controverses socioscientifiques. Bien avisé serait celui capable de prédire l’avenir de ces interactions entre contingences environnementales et enjeux sociétaux.

vincent
Crédit photo Axel Ducourneau

Notre histoire, notre film documentaire tisse un fil d’Ariane à travers des récits de vie en prenant comme point de départ le site de Beauduc cristallisants une myriade de conflits d’acteurs aux intérêts divergents.

L’originalité de notre projet ambitionne d’interroger la place de l’homme occidental sur notre Planète, son rapport affectif et cognitif à la Nature et plus particulièrement à la problématique dans laquelle viennent s’agréger tout un ensemble de problématiques et de controverses contingentes (énergie nucléaire, gaz de schiste, OGM, gestion de l’eau, crise économique, etc.).

Avec un double objectif de recherche et d’action l’originalité de notre projet est de créer les conditions d’organisation de débats citoyens amorcés à partir des premiers rushs de notre, de votre film documentaire.

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Crédit photo Axel Ducourneau

La finalité est de présenter la version finale qui sera la version augmentée de ces récités de vies, de conflits de débats, de discours d’experts, de savant, et surtout de simple citoyen à la conférence internationale Paris Climat 2015 à travers un dispositif participatif et citoyen « l’arbre à Palabres » en marge de la COP21.

Notre film documentaire à visée micro-anthropologique s’ancre dans un dispositif de recherche piloté par le Groupe de Recherche en recherche action participative (GRD PARCS CNRS). Il fonctionne comme un road-movie méditerranéen des Salins de Giraud jusqu’aux criques de Cerbères.

Affectif, sensible, beau, esthétique, énervant, mélangeant rationalité scientifiques, mythes personnels, sur fond de paysages reposants ou agressifs, de couleurs rouge de crépuscule, de soleil brulant, de bruit de vagues dans les roseaux, de ronronnements de campings cars, notre histoire cherche à toucher l’intelligence sensible du public, des publics.

« Eh ! Regarde la mer monter… » et viens discuter !

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Crédit photo GDR PARCS

Laboratoire Citoyen – Créateur d'espaces artistiques et citoyens de démocratisation des enjeux socio-environnementaux