Agir avec l’art et les sciences pour un monde durable

Proposition de présentation Artivistes Atelier

Agir avec l’art et les sciences pour un monde durable

Lionel Scotto d’Apollonia (Artivistes Atelier, Université Montpellier)

lionel.scotto-d-apollonia@umontpellier.fr

Davia Dosias Perla (Artivistes Atelier, Université Panthéon Paris Sorbonne)

Davia.DOSIAS-PERLA@cnrs.fr

 

Dans une visée transformative et émancipatrice de la société sur les questions socio environnementales, nous avons développé un dispositif en Recherche Action Participative et Sciences Citoyennes et ouvert un tiers lieu L’Eco Lab’[1] autour d’une structure associative Artivistes-atelier. Cette structure est un véritable laboratoire citoyen (reconnu comme un laboratoire de droit privé par l’Agence Nationale de la Recherche ANR, dans le cadre du projet BREATHE[2]) des transitions écologiques et solidaires. Sa spécificité est d’articuler à la fois une expertise environnementale et participative à travers une approche sensible par l’art et la culture. Nous développons des projets participatifs mettant en synergie les différents acteurs à la fois des chercheurs, des experts, des artistes, des associations, des citoyens, des entreprises, des élus, des techniciens, des citoyens afin d’accompagner et d’améliorer l’action environnementale.

Nous vous proposons de présenter sur le plan général la façon dont nous avons conceptualiser notre dispositif visant à créer des espaces artistiques et citoyens de démocratisation des enjeux environnementaux. Le projet Artivistes-atelier intègre des formes d’art participatif permettant de penser différemment la relation entre le spectateur et l’œuvre dans ses prolongations politiques, morales et éthiques. Tout comme l’art et la culture sont le produit de normes sociales (Bourdieu, 1992), les questions environnementales malgré les mouvements citoyens récents restent cloisonnées dans une forme d’entre-soi (Comby, 2015). Aussi nous détaillerons comment notre posture réflexive aborde une forme singulière de partage du sensible dans un monde incertain (Schaller, 2013), inspiré de « la méthode de l’égalité » de Jacques Rancière (2012). La force du projet est d’intégrer le regard analytique de la recherche, chaque action devenant un révélateur au sens photographique de l’éthique communicationnelle et de l’éthique environnementale considérée dans le prisme kaléidoscopique du politique et de la démocratie. Dans une perspective habermassienne, ces expériences Artivistes permettent de développer des projets de territoires innovants dans le sens où l’interaction créative avec l’artiste permet d’initier une démarche participative réussissant le tour de force de produire des effets sur l’action publique.

Plus particulièrement, nous discuterons des limites et des apports visant à développer une approche artistique et culturelle depuis la rue jusqu’à la construction de l’action publique. Pour cela nous présenterons une analyse comparée de plusieurs projets de recherche. A l’heure où le tout participatif tend à devenir une norme communicationnelle, nous questionnerons le risque de certaines dérives notamment d’instrumentalisation de l’art et de la culture, l’ « art washing » à travers le prisme du « green washing » et/ou du « citizen washing ». En outre, nous proposons de questionner comment l’intégration de telles pratiques artistiques modifient et renforcent ou non les collaborations entre les différents parties prenantes en faisant un retour d’expérience sur nos six dernières années. Dans une visée critique et réflexive, nous tracerons quelques pistes de réflexions sur la place dans les institutions scientifiques de ce types d’approches à la fois interdisciplinaires, participatives et artistiques incarnées par le tiers secteur de la recherche.

 

[1] https://www.lecolab.fr/

[2] https://breathe.hypotheses.org/

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